Ma fen?tre fuit. Tout est vieux et us? ici, le plastique des rainures laisse passer la pluie violente des orages. Flaque sur le rebord int?rieur, en rentrant. Impression de mousson, et air de mis?re, avec mes serpill?res ? tordre en vitesse dans la baignoire inutile. J'ach?te du mastic des gants du papier de verre, et je pars en qu?te de joints en PVC introuvables. R?sign?e. La lumi?re faiblissante, fra?che, de l'automne rach?te tout : elle occulte les salissures, les taches d'humidit?, les f?lures, tout ce contre quoi je lutte et renonce successivement. En ?t?, quand la lumi?re parvient ? blesser les murs du fond, tout ressort, comme une peau ab?m?e au petit matin, apr?s les mensonges de la p?nombre. Et c'est ma peau qui me d?mange, je serre les poings : je pourrais cogner les murs qui s'effondreraient, leur arracher ce papier qui partirait si facilement, ce parchemin gris malgr? la peinture blanche, si facilement se d?collerait par pans entiers, lambeaux d'existence sordide, salet? enfouie que l'eau de javel n'inqui?te m?me pas, salet? ! A gratter, ? ?corcher, ? d?truire ! Mal-?tre et violence.
Et puis vient l'automne et son rideau de velours et j'entreprends de grands travaux amoureux. Nous ne pouvons nous aimer que dans le noir.