La peau me manque. Le souvenir d'une en particulier n'est que ressuscit? de temps ? autre. Besoin g?n?ral et vaste d'abolir ce p?rim?tre d'isolement, violent, qui nie le d?sir en le rendant sans objet. Le craquement des v?tements qu'on arrache s'?touffe jusqu'? ne devenir qu'un vague froissement, une ?cume sale. Le sang ne conna?tra plus de crues subites. La peau se lassera.

Pourtant : mes muscles, palpables, durs, gonfl?s par l'effort patient et r?p?t?, qui ironisent dessous, glissant comme des couleuvres le long des os de pierre. Que je coure torde frappe ?tire ou roule. Dociles et agiles toujours. Je ch?ris am?rement ces saines ?paisseurs : elles me font dans les regards plus vivante que je ne le suis, mais c'est par elles que je le suis un peu.

?a manquait de corps ici. Comme un aveu.

Je ne suis pas belle, mes traits sont tout juste quelconques, un peu grossiers. La fragilit? ne me si?rait m?me pas.

Mon armure... mes murmures.

Haine de soi ? Oh pas tant que ?a.