Mon vieux chat est mort chez ma m?re ce matin. Un ultime effort, une derni?re frayeur, se couche et ne bouge plus. Le c?ur fatigu? a l?ch?. Je ne pleure pas beaucoup, l'agonie fut longue. Dix-sept ans et quelques de compagnonnage prudent, de lentes victoires sur sa m?fiance et sur ma brutalit? ne sont plus que poussi?res. Nous avons grandi ensemble, mon enfance sauvage s'est adoucie quand il a plant? ses yeux dans les miens et les a fendus, rai d'or clair, soleil en amande. Son corps si l?ger et fr?le les derniers mois formera un petit tas, sous l'herbe du jardin. Ma m?re n'a pas pu lui fermer les paupi?res. Tes yeux grands ouverts ne verront plus que la terre.