J?ai march?, hier. J?ai ressenti tr?s fort Montr?al, dans le ciel bleu, dans la poussi?re que soulevait le ballon d?un enfant ; dans mon c?ur. Il y avait f?te ? Bellecour. La foule ne m?absorbait pas, elle m?a recrach?e. J?ai contourn? la place, tendu tout mon corps dans les rues raides de la Fourvi?re : je voulais un carr? d?herbe o? me coucher. J?ai trouv? mon pr?, tondu, dans un parc, me suis ?tendue sous un arbre que j?ai cru ?tre un orme. Toujours les mots me font mal, quand je suis allong?e ? regarder la lumi?re se parer de symboles, tout en haut de la cime, mouvante et vivante, caress?e par le souffle du feuillage : dire alors tout ce qui remue en moi ! Tout ce qui se tord et s??tale et revient d?une vague et me bouleverse ; l?envie absolue de mourir. (Et l?on sait ? cet instant que c?est ce d?sir seul qui r?sout tous les myst?res du monde).

Les gouttes ont s?ch? et tir? ma peau, j?ai vu une pie suivre en sautillant un chat qui ne cessait de maugr?er, mais laissait son ?trange compagne d?ranger sa solitude. J?ai fini par me lever, la t?te me tournait un peu.


Mardi, ma voix sera encore comme bris?e de n?avoir pas parl?.


21h00

Laure dit:
Oui : ?Et ceux que je quitte j'ai l'impression que ce sont eux qui m'abandonnent..;?