Katyn ? l'institut Lumi?re. Sans Andrzej Wajda, malade et alit?, qui nous envoie un texte ?mouvant. Le g?n?rique de fin, ?cran noir, noir, apr?s les derni?res pellet?es de terre sur la fosse commune. L'herbe recouvrira tout.

Le sang, aspir?, fuse et tourbillonne dans la centrifugeuse. J'entends son ronflement digestif, son contentement m?tallico-plastique. Des tubes transparents s'enroulent joliment autour de cylindres rapides, les couleurs changent : rouge au d?part, jaune ? l'arriv?e, dans la pochette qui se remplit. Je red?couvre le microscope, en tournant l?g?rement la t?te sur ma droite : je vois appara?tre des sucs invisibles ? ma r?tine. Je suis un arbre, branche droite immobile, rameaux nus et souples, et ma s?ve fuit de toutes parts, aspir?e goul?ment par un insecte ?norme. De fines bulles et des m?andres, des territoires et des courants, la machine contient tout. Je jette un coup d'?il ? mes voisins. Partout ces jus intimes qui circulent et reviennent, ? toute vitesse, hors de soi, spectateur de son impudeur. Nous sommes une for?t couch?e.