03h04 du matin.

J'ai ?teint la lumi?re depuis longtemps, il n'y a que l'ordinateur qui fasse veilleuse. L'?cran-?crou visse mes pens?es, agglutin?es comme des moucherons. Ma t?te commence ? devenir lourde, je la fais basculer dans ma paume. Ma joue fait des plis et ma l?vre un rictus maussade. Faux-jour, la phosphorescence bleut?e de l'?cran sur ma peau. Elle en r?v?le la nature profonde : craquel?e, vallonn?e, sillonn?e. Terreuse. Minuscules parcelles qui s'entrem?lent, et tissent des signes incompr?hensibles. Ma peau pour moi seule : ma vie sans caresses.

Sur mon v?lo toujours, suante, haletante dans les c?tes, cheveux toujours emm?l?s et coup de p?dale dur pour me racheter de l'oisivet? habituelle, je vais sur ma machine de guerre douce.