A Roland Garros, les h?tesses portent des robes cr?me pliss?es, style ann?es 20, les boys des pantalons couleur terre battue. La foule transpire et rougit sous le soleil, fl?ne dans les all?es transform?es en galerie marchande, et des cors des alpes incongrus mugissent au loin.

La terre est s?che, les cordes tendues, la balle claque. Les r?les des grands champions, concentr?s ? l'extr?me, droits et dignes, r?sonnent dans tout le stade. Mes bras br?lent, j'attends la pluie. Elle tombe enfin, quelques minutes d'un autre rituel : la moiti? des spectateurs d?guerpit, l'autre dispara?t sous des parapluies-boucliers.
Federer perd sans gloire, mais sans un mot. Nadal tombe ? genoux, foudroy? par sa victoire. Un roi se rel?ve, et il est couvert d'ocre.