In memoriam

Iggy et ses Stooges.
L'iguane est bronz?e et resplendissante, sa peau mince se plisse dans son dos, ses veines apparentes se gonflent lorsqu'elle hurle, je suis coll?e ? des t-shirts mouill?s, ? des ?pidermes en sueur, au-dessus de moi des bras tendus, des poings ferm?s, des visages qui luisent, et je saute, saute, en rythme, la foule m'enfi?vre et je fais bloc, aucun effort, aucune douleur, je suis au milieu d'une masse qui rugit et se tord, je suis un des muscles violents d'un monstre effrayant et parfait.

35?C en plein soleil, pas un souffle de vent dans les rues recroquevill?es.

Chaleur m?chante, peau nue luisante, gestes ralentis, la vie est lourde et l'ombre salvatrice.

Je suis poreuse : je rends toute l'eau que je bois.

L'orage orage pendant des heures, l'?clair ?claire bri?vement mon puits d'ombre, mais rien n'?clate. Pas ici. C'?tait un orage pudique.

Caroline m'annonce le d?but d'un amour, prudemment, petits mots pour contenir par la trivialit? ce risque nouveau ; je contemple soudain, de tr?s haut ou de tr?s bas, ma solitude. J'en suis fi?re (jamais de bluette ni de flirt, jamais de simulacre ni de d?fense, toujours l'intensit? - et le drame, en dernier ressort) et accabl?e (est-ce seulement un choix).

Choisir sa vie. La t?che est immense et le temps compt