mercredi 13 octobre 2010
From nowhere with love
mercredi 13 octobre 2010 à 23:23
Les graines de cumin dans le gouda, croquantes, enfantines et anis?es, mes p?pites parfum?es, tr?sor au fond de mon terrier d'automne.
Je ne sors pas beaucoup, sauf pour m'?tourdir de t?ches ingrates et me gorger de l'effort d?sordonn? de mes muscles. J'ai tant besoin d'eux parce qu'eux seuls me portent. Aucune logique sous-jacente, aucun panache revendicatif dans ma marginalit?. Je r?cup?re des forces, ou bien je les dilue dans une solitude, choisie, cette fois. Ma vie v?g?te doucement. Mon terreau est lourd.
Je n'oublie pas mes vendanges, leur concr?te amertume. Je n'oublie pas notre Marylin du Nord, quadrag?naire bavarde aux boucles oxyd?es, dont j'ai vite connu les amours et les mis?res, en flot altern? de rires et de larmes, je n'oublie pas ce jeune banlieusard, tout juste adulte, d?j? p?re, dur des sourcils toujours fronc?s aux paroles crach?es, dont les yeux s'illuminaient fugitivement, lorsqu'il se laissait aller ? simplement rire avec les enfants, qui l'adoraient. Les bedonnants, les maigres, les joviaux, les mutiques, tous poivrots et caboss?s, leurs sourires gris et trou?s... Non je n'oublie rien ni personne.
Et pourtant je ne me sentais pas plus au c?ur des choses, du monde.
Pas de place pour moi ici-bas.
Et alors ?
Je ne sors pas beaucoup, sauf pour m'?tourdir de t?ches ingrates et me gorger de l'effort d?sordonn? de mes muscles. J'ai tant besoin d'eux parce qu'eux seuls me portent. Aucune logique sous-jacente, aucun panache revendicatif dans ma marginalit?. Je r?cup?re des forces, ou bien je les dilue dans une solitude, choisie, cette fois. Ma vie v?g?te doucement. Mon terreau est lourd.
Je n'oublie pas mes vendanges, leur concr?te amertume. Je n'oublie pas notre Marylin du Nord, quadrag?naire bavarde aux boucles oxyd?es, dont j'ai vite connu les amours et les mis?res, en flot altern? de rires et de larmes, je n'oublie pas ce jeune banlieusard, tout juste adulte, d?j? p?re, dur des sourcils toujours fronc?s aux paroles crach?es, dont les yeux s'illuminaient fugitivement, lorsqu'il se laissait aller ? simplement rire avec les enfants, qui l'adoraient. Les bedonnants, les maigres, les joviaux, les mutiques, tous poivrots et caboss?s, leurs sourires gris et trou?s... Non je n'oublie rien ni personne.
Et pourtant je ne me sentais pas plus au c?ur des choses, du monde.
Pas de place pour moi ici-bas.
Et alors ?