vendredi 23 septembre 2011
Bricks and walls
vendredi 23 septembre 2011 à 00:17
Amsterdam, derni?re. Je la connais d?sormais, je ne me laisse perdre dans sa toile de canaux que par complaisance, et mon coup de p?dale se fait las... Des adieux me d?chireraient, je prends donc les devants, et fuis la ville. Il me faut m'?loigner des petites rues pav?es, des ponts et des touristes, comme d'un p?trole toxique. Je file, vers le port industriel, ses silos et ses chemin?es, vers la banlieue, ses pistes cyclables sous les ?oliennes, ses pavillons proprets et tranquilles, et le bac ? prendre, pour traverser un bras du fleuve...
A Londres, que je d?couvre, l??il devient fou, attir? par une confusion de d?tails, d'excentricit?s, d'originalit?s. Et tout ce tapage n'est pourtant gu?re racoleur, il est serein et ?vident, comme la rencontre d'un canal de Camden Town, au faux airs d'Amsterdam, et des punks qui slaloment avec dext?rit? entre les salons de tatouage et les stands de fausses fripes made in China. Moi je me veux transparente, je n'ai ni le corps ni le c?ur ? tenter de rivaliser avec les gravures de mode qui d?filent devant moi avec plus ou moins de gr?ce, plus ou moins de nonchalance. Je me tasse dans un coin du petit tube, au plafond si bas qu'on dirait un jouet, et j'observe, inoffensive : j'ai d?pos? les armes de toute s?duction bien avant la lutte. J'ai en t?te The Wall, de Pink Floyd : all in all it's just another brick in the wall.
Je suis ? Grenoble. Bient?t minuit, la maison est calme. Mon nouvel appartement est lumineux, je vois m?me le Vercors depuis une des fen?tres. Ma cave lyonnaise, mon pr?caire refuge six ans durant, se referme sur son ombre et sa poussi?re. Les seuls murs qui contraindront d?sormais mon regard seront ceux des montagnes.
Ce journal est devenu un journal de voyage. Je n'en suis pas m?contente : je me sens plus vivante, contradictions et sens aiguis?s, satur?e d'impressions et d'?motions, lorsque je pars, sac sur le dos. Je ne suis alors peut-?tre pas plus libre, ma propre compagnie me p?se parfois, mais ce poids du monde sur mes ?paules et mes pieds fatigu?s, cette vuln?rabilit? du voyageur, seul et ? vif, c'est pour moi une terre famili?re.
A Londres, que je d?couvre, l??il devient fou, attir? par une confusion de d?tails, d'excentricit?s, d'originalit?s. Et tout ce tapage n'est pourtant gu?re racoleur, il est serein et ?vident, comme la rencontre d'un canal de Camden Town, au faux airs d'Amsterdam, et des punks qui slaloment avec dext?rit? entre les salons de tatouage et les stands de fausses fripes made in China. Moi je me veux transparente, je n'ai ni le corps ni le c?ur ? tenter de rivaliser avec les gravures de mode qui d?filent devant moi avec plus ou moins de gr?ce, plus ou moins de nonchalance. Je me tasse dans un coin du petit tube, au plafond si bas qu'on dirait un jouet, et j'observe, inoffensive : j'ai d?pos? les armes de toute s?duction bien avant la lutte. J'ai en t?te The Wall, de Pink Floyd : all in all it's just another brick in the wall.
Je suis ? Grenoble. Bient?t minuit, la maison est calme. Mon nouvel appartement est lumineux, je vois m?me le Vercors depuis une des fen?tres. Ma cave lyonnaise, mon pr?caire refuge six ans durant, se referme sur son ombre et sa poussi?re. Les seuls murs qui contraindront d?sormais mon regard seront ceux des montagnes.
Ce journal est devenu un journal de voyage. Je n'en suis pas m?contente : je me sens plus vivante, contradictions et sens aiguis?s, satur?e d'impressions et d'?motions, lorsque je pars, sac sur le dos. Je ne suis alors peut-?tre pas plus libre, ma propre compagnie me p?se parfois, mais ce poids du monde sur mes ?paules et mes pieds fatigu?s, cette vuln?rabilit? du voyageur, seul et ? vif, c'est pour moi une terre famili?re.